Jeune femme enterrée face contre terre avec un cadenas et une faux dans la gorge pour ‘l’empêcher de revenir parmi les vivants’. Photo : Reproduction depuis Instagram @umktorun
Le squelette d’une jeune femme avec un cadenas triangulaire à l’orteil et une faux dans la gorge a été découvert par des scientifiques de l’Université Nicolas Copernic dans le cimetière de Pń, près de Dąbrowa Chełmińska.
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Les archéologues avaient déjà trouvé des artefacts sur le site lors de fouilles précédentes qui pourraient indiquer des pratiques dites anti-vampires.
Des pieux en bois, de l’ail, des armes en argent et de la lumière du soleil ne sont que quelques-unes des façons de combattre les vampires décrites dans la fiction. Ces créatures étaient craintes non seulement par les héros des livres, mais aussi par les personnes qui ont vécu il y a des siècles.
Par conséquent, ceux soupçonnés de pouvoirs surnaturels étaient souvent enterrés de manière très spécifique : face contre terre, attachés avec des cordes en position fœtale, la tête pressée dans le sol avec une pierre, ou la poitrine percée par un instrument tranchant.
Les scientifiques ont également trouvé des tombes avec des cadenas et des clés, qui étaient utilisés non seulement pour empêcher les morts de revenir parmi les vivants, mais aussi pour couper la communication entre le monde des vivants et des morts, et mettre fin à une étape particulière, de sorte qu’un enfant décédé, par exemple, ne traîne pas les autres dans l’au-delà.
Une découverte insolite
Des scientifiques de l’Université Nicolas Copernic à Toruń ont découvert le squelette d’une femme dans le cimetière de Pń, doublement protégée contre la montée de la tombe.
Les personnes qui ont enterré la jeune fille ont placé un cadenas triangulaire sur son gros orteil gauche et, en plus, ont fixé son cou au sol avec une faux.
L’outil n’a pas causé de tort à la défunte après sa mort : sa tête n’a pas été tranchée, et sa colonne vertébrale était intacte. Le squelette a rapidement été surnommé un “vampire” dans les médias. Il s’agit d’un terme très accrocheur pour un squelette qui a été découvert, mais il n’est pas entièrement précis.
“Notre découverte n’indique pas nécessairement qu’un vampire a été enterré à cet endroit”, explique le chef de la recherche à Pniu, le Dr. Dariusz Poliński, professeur à l’Université Nicolas Copernic dans le domaine de l’archéologie. “Je considérerais plutôt ces traitements comme des activités ‘anti-vampires’. Peut-être que la femme avait un défaut physique ou mental, ou que ses compagnons résidents l’avaient maltraitée de son vivant et avaient peur de les effrayer après sa mort.
Lorsque les habitants d’une communauté avaient de telles préoccupations, ils décidaient souvent de déterrer le corps et d’ajouter des artefacts “anti-vampires”. Dans ce cas, cependant, il n’y a pas d’interférence ultérieure visible dans la tombe. Les chercheurs ont observé une décoloration verdâtre intrigante sur le palais du squelette, qui indiquait probablement un contact avec un objet en cuivre ou un alliage de cuivre. S’il s’agissait d’une pièce de monnaie, cela aurait pu constituer une troisième sauvegarde contre le retour du défunt parmi les vivants.
“Dans ce cimetière, nous avons déjà trouvé des pièces de monnaie dans les tombes, ce qui est important : on les plaçait dans la bouche des défunts, notamment une couronne en argent halfgrosz de Jan Olbracht, datée de 1492-1498, et une couronne en argent grosz et demi de Sigismond III de 1626”, explique le Prof. Poliński.
Alors, que savons-nous de la femme enterrée avec une faux dans la gorge ? Elle avait entre 17 et 21 ans au moment de sa mort.
“Cela est attesté par les os de la jeune fille”, explique l’anthropologue et archéologue Dra. Alicja Drozd-Lipińska de la Faculté des sciences biologiques et vétérinaires de l’Université Nicolas Copernic. “Toutes les épiphyses des os longs ne sont pas fusionnées avec leurs diaphyses. Quelques changements pathologiques et de développement peuvent également être observés dans le squelette, mais sans une analyse complète, il est trop tôt pour discuter de ce qui les a causés et de quels effets ils ont provoqués.
Les chercheurs ne voient aucune raison de prétendre que la femme a été victime d’une exécution ou d’une punition, par exemple, pour sorcellerie. Cela est confirmé, entre autres, par le fait qu’elle a été enterrée avec beaucoup de soin, probablement dans un cercueil, bien qu’il n’y ait pas de traces de bois dans la fosse. Cependant, un contour très clair du coussin sur lequel reposait la tête de la défunte a été observé. Il est probable que la jeune femme venait d’une famille de haut statut social. Elle portait un foulard sur la tête, probablement en soie, car des morceaux de ce tissu ont été trouvés dans la tombe, avec un emballage en or ou en argent.
Les archéologues attirent également l’attention sur un autre détail. La main gauche de la jeune femme n’a pas été placée le long de son corps, mais inclinée vers la gauche. C’est un autre puzzle à résoudre.
“Nous nous préparons à des examens détaillés”, déclare le Dr. Drozd-Lipińska. “Le squelette doit maintenant être nettoyé de la saleté et soumis à davantage de recherches et d’analyses, ce qui pourrait nous permettre de déterminer s’il y avait des raisons biologiques pour que notre défunte soit considérée comme ‘différente’ par ses proches.
Une tombe avec des équipements considérés dans la littérature comme “anti-vampiresque” n’est pas la seule découverte sur le site. Jusqu’à présent, les scientifiques ont trouvé plus de 60 sépultures du siècle et plusieurs sépultures médiévales, ainsi qu’une sépulture de cheval. Ils ont découvert le cimetière par hasard. L’équipe du Prof. Poliński recherchait les vestiges d’une ancienne forteresse médiévale et le bureau du procureur des Chevaliers teutoniques du XIVe siècle à proximité.
“Après le travail, nous sommes allés sur la colline pour admirer la vallée de la Vistule et regarder Fordon de l’autre côté”, se souvient l’anthropologue. “On dit que les os deviennent blancs au soleil, et c’est ce qui s’est passé dans notre cas. Sur la colline, au bord du sable, nous avons remarqué des os humains qui sortaient du sol.
Source : Université Nicolas Copernic
Photo : Reproduction depuis Instagram @umktorun”